samedi 8 octobre 2011

Les Dires de Septembre

          Plus de coup de théâtre sur la scène politique. Tous les acteurs retournent s’abriter dans les coulisses, là où le noir confié aux tentures préserve le secret « politicus ex machina ». Bienséance exige, l’on ne verra l’artiste s’éteindre sous les projecteurs ; la mort politique n’est pas représentable.

          Alors que Dominique Strauss-Kahn semble respecter à la lettre les conseils didascaliques des ses metteurs en scène, que Jean-Louis Borloo s’essaye à la tension dramatique en réunissant à 20 heures l’auditoire pour annoncer son retrait dans la course à la présidentielle, Jacques Chirac, lui, semble être passé maître dans l’art de la comédie. La bouche ouverte et la démarche claudiquante, il serait pour beaucoup dans le jeu de l’amnésie tel un comédien dans l’interprétation des personnages les plus grotesques de Poquelin. La mémoire s’en est peut-être véritablement allée, mais des souffleurs comme Robert Bourgi devrait permettre à l’intrigue de se poursuivre dans la cohérence. Monsieur Bourgi souffle donc, et Frédéric Péchenard écoute ; ardu de vivre dans le monde de la pantomime ! Trois coups de bâtons résonnent et s’ouvre un théâtre de l’absurde dans lequel un haut responsable de la police judiciaire revêt le costume du bandit.

          Fiction ou réalité, la frontière est parfois mince. L’aventure picaresque de DSK aurait d’ailleurs  inspiré le premier épisode de la saison 13 de New York Unité Spéciale. Histoire vraisemblable ou élucubration, le rideau finit toujours par tomber comme chutent les cours de la bourse, comme s’écroulent les tours du World Trade Center, sans pour autant qu’un sursaut de spontanéité n’apparaisse autour du Ground Zero de la conscience humaine.